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Aéronautique

« C’est du jamais-vu ! » À Safran, une grève nationale massive pour les salaires

Alors que le groupe a récemment vu une hausse de 20% de son chiffre d'affaire pour l'année 2023, la direction ne propose que des augmentations inférieures à l'inflation. Une décision scandaleuse qui a conduit les travailleurs du géant aéronautique Safran à se mobiliser de nouveau pour leurs salaires, ce mardi.

Rafael Cherfy

5 mars

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« C'est du jamais-vu ! » À Safran, une grève nationale massive pour les salaires

Crédit photo : Révolution Permanente

Ce mardi 5 mars marquait une nouvelle journée de grève massive à Safran, après une première mobilisation nationale, le 14 février dernier, qui avait été suivie par des milliers de travailleurs. Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), des milliers de grévistes étaient mobilisés pour leurs salaires à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et FO.

Alors que le 14 février, les travailleurs étaient appelés à des opérations « usines mortes » cette journée du 5 mars a été marquée par de nombreux rassemblements partout en France à l’instar du site de Saint-Crépin-Ibouvillers ou 80 personnes étaient rassemblés ou encore du site de Florange ou 40 % des travailleurs étaient en grève.

À Toulouse, ville phare de l’aéronautique, plusieurs sites de la région s’étaient donnés rendez-vous à Colomiers, pour un rassemblement commun devant le poste de garde Safran Nacelles, à partir de 11h. « La grève est très suivie nationalement. Sur Toulouse 250 personnes étaient présente au plus fort du rassemblement selon la sécurité de Safran, c’est du jamais-vu pour nous » affirme Jean François Bequet, Coordinateur syndical du groupe CGT Safran.

Les travailleurs du géant aéronautique font entendre leur colère face à une direction qui ne propose que 4 % d’augmentation, alors même que l’inflation a, elle, atteint 4,9 % en moyenne sur l’année 2023, selon l’INSEE. Accepter cette proposition reviendrait, dès lors, à perdre en salaire réel pour les travailleurs de Safran, qui se mobilisaient ce mardi pour 5,5 % d’augmentation générale des salaires.

« Face à la mobilisation, la direction a ajusté sa proposition à 4 % d’augmentation des salaires. Mais ça reste insuffisant car en dessous de l’inflation comme l’année précédente. De plus, ce n’est pas 4 % d’augmentation pour tout le monde. Il faut encore voir dans ce pourcentage quel sera la part d’augmentations individuelles, attribuées selon le bon vouloir des équipes de directions, et celle d’augmentations générales qui concernent tout le monde » détaille le syndicaliste CGT.

La colère est d’autant plus forte face aux très bons résultats annoncés par le groupe Safran pour l’année 2023, avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 20 % par rapport à 2022. Jean François Bequet explique en ce sens : « notre mouvement s’oppose à une direction qui rémunère à fond les actionnaires avec 2,1 milliards d’euros pour 2023 en comptant les dividendes (600 millions) et le rachat d’actions (1,5 milliard) qui leur permet de faire monter la valeur des actions. Avec seulement une partie des dividendes que Safran verse aux actionnaires, on pourrait financer des augmentations générale pour les salariés de tout le groupe à l’échelle internationale ».

Si pour l’instant il n’y pas de nouvel appel intersyndical prévu, Jean-François Bequet affirme qu’au niveau de la CGT « nous ne lâcherons pas tant que nos revendications de 5,5 % ne seront pas données, même face au chantage de la direction qui menace d’enlever 0,4 % s’il n’y a pas de signatures d’ici la fin de semaine ». Alors qu’une réunion de négociation du groupe devait avoir lieu mercredi, la direction l’a annulé et s’est contenté de renvoyer les négociations aux différentes entités du groupe.

Face à l’inflation qui continue de ronger les salaires, les travailleurs doivent suivre la voie des employés de Safran et se battre. Cette situation, vécue par l’ensemble de notre classe, pose l’urgence d’arracher des revendications d’ensemble à échelle nationale, telles que l’indexation de tous les salaires sur l’inflation et l’augmentation de 400 euros pour tous et toutes.


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